Les enjeux de la gestion des déchets pour les professionnels de l’automobile

la gestion des déchets

Bien qu’il soit presque impossible pour le secteur automobile d’être complètement exempt de déchets, il faut des mesures visant à améliorer les enjeux de la gestion des déchets pour trois raisons majeures : c’est utile, important et rentable.

 

Les lois et les bonnes pratiques en matière de recyclage des véhicules en Europe, aux États-Unis et au Canada contribuent à une économie mondiale plus durable. Chaque année, 27 millions de voitures sont recyclées dans le monde. Quatorze millions de tonnes d’acier sont recyclées chaque année à partir des véhicules hors d’usage (VHU). Pour mettre cela en perspective, cela représente environ 2 000 Tours Eiffel !

 

Réduire, réutiliser et recycler les déchets

La gestion des déchets grâce au 3R

Depuis plus d’une décennie, l’idée des 3R est connue du grand public. Il appartient aujourd’hui à l’industrie automobile d’intensifier ses actions et d’aider à réduire l’empreinte carbone. La réduction des déchets est bonne pour l’environnement. De plus, elle est également bénéfique pour les résultats d’un atelier automobile, car elle aide à réduire les coûts et les produits gaspillés.

Comme Toyota à Valenciennes, Renault à Tanger (Tunisie) et Volkswagen à Posnan (Pologne), les constructeurs du monde entier se creusent les méninges pour produire dans des usines vertueuses, soucieuses de leurs émissions de CO2, de l’optimisation du cycle de l’eau et de la gestion des déchets industriels.

L’adoption de la stratégie circulaire préserve non seulement les ressources, mais peut également augmenter les marges bénéficiaires nettes et les bénéfices des entreprises à long terme.

 

Réduire les déchets administratifs

Les concessions produisent énormément de déchets. On pense rarement à l’impact des bureaux et showrooms dans ce calcul. Selon les postes le traitement des déchets diffère.

En France, le papier de bureau représente une masse de déchets importante, qui s’élève à 900 000 tonnes par an. Pourtant, face à cette collecte généralisée, les documents sensibles peuvent soulever des interrogations. Les structures peuvent choisir entre une destruction avant collecte ou la collecte et destruction sécurisée par un prestataire.

Que dit le décret des « 5 flux » pour les concessions ? Depuis 2016, la loi de transition énergétique, et le décret dit « 5 flux », imposent le tri à la source des déchets de papier, métal, plastique, verre et bois générés par les entreprises, administrations et commerces. À noter qu’à compter de 2025, l’obligation de tri à la source concernera également le textile. Gare aux manquements des obligations de tri. La société fautive est mise en demeure et est soumise à une astreinte journalière. De plus, une sanction financière sous forme d’une amende pourra être réclamée, d’un montant de 150 000 euros maximum.

Dans le secteur de l’automobile, tous les producteurs et détenteurs de déchets (fabricants, concessions, distributeurs, réparateurs, garages, réseaux automobiles, etc.) sont concernés. Au bureau comme à l’atelier, les solutions ne manquent pas. Et une fois le système de tri mis en place, ceux sont les habitudes qui prennent la main.

 

La gestion des déchets en atelier

Les concessionnaires, les APV et les centres auto offrent une large gamme de services, tels que les vidanges moteur, l’entretien et le remplacement des pneus et des batteries et l’entretien général. Ces réseaux automobiles sont tenus de respecter un large éventail de réglementations lors de la manipulation, du stockage et de l’élimination des déchets générés par ces activités. L’enjeu : maintenir un environnement sûr, sur leur lieu d’activité, et dans leur communauté locale.

Les déchets issus de l’industrie automobile nécessitent un traitement spécifique. Ces derniers font tout d’abord l’objet d’un tri en atelier mécanique. Ils sont ensuite stockés avant d’être transportés vers un centre de traitement. À la charge du garage ou de l’atelier, leur élimination doit s’effectuer par le biais d’une filière légale, via un prestataire agréé, de façon à éviter tout risque de pollution. Il existe deux types de déchets :

  • Les déchets industriels non dangereux (DIND) : ferrailles, cartons, pare-chocs, pare-brise
  • Les déchets industriels dangereux (DID) : tous les déchets polluants, voire toxiques

Pour les DIND, le recyclage en circuit fermé et le reconditionnement sont des options à étudier avec attention. Selon le Forum économique mondial, le recyclage à circuit fermé réduit la consommation d’énergie jusqu’à 75 %. Ce traitement spécifique à chaque type de déchet, bien que demandant du travail, se traduit par une forte réduction de coût pour les réseaux. Son cousin, le reconditionnement avec lequel il est souvent confondu, implique une « remise à niveau » du produit pour qu’il soit conforme produit d’origine.

 

Les bénéfices de la gestion des déchets en concession

Des prestataires comme Veolia promettent de récupérer jusqu’à 97 % des composants d’un véhicule hors d’usage. Ils promettent de valoriser les métaux, le verre, les plastiques et différents textiles, cependant sur le terrain l’accueil est encore frileux. Pourtant, la prise de conscience de ces sujets est nécessaire. En imputant leur réticence à une peur du coût élevé de la gestion des déchets, les réseaux automobiles passent à côté de plusieurs arguments.

Tout d’abord, ils oublient que l’intégration de plus de matières recyclées dans les process de production est déjà un enjeu prioritaire pour les constructeurs automobiles. L’Union européenne s’est aussi saisie du sujet en incitant les constructeurs à opter pour une production plus circulaire.

Avec la hausse des prix des matières premières, la gestion des déchets devient une source de revalorisation. Source de revenus (au lieu de pertes), ces coûts de rachat peuvent, en effet, être supérieurs aux coûts de décharge.

Enfin, une gestion des déchets efficace, traçable et bien mise en avant est aussi source de valorisation client. Que ce soit en termes d’image et marque entreprise pour la concession.

 

Quelles pistes pour l’industrie automobile ?

Le secteur de l’automobile s’est engagé dans la réduction de l’impact environnemental de la production et de l’utilisation de véhicules. Il reste encore du travail. L’une des solutions suggérées est l’adoption d’une économie circulaire. Quelles pistes pour aller plus loin dans une politique verte dans la filière automobile ?

  • Maîtriser le suivi et la traçabilité des déchets
  • Adopter une approche plus circulaire de l’industrie
  • Intégrer plus de matières recyclées dans les process de production
  • Minimiser la consommation d’eau (et traiter les eaux usées)
  • S’engager dans une démarche bureau paperless (zéro papier)
  • Impliquer les clients dans les efforts de réduction des déchets

 

Les constructeurs automobiles et les concessions font d’énormes progrès vers la réduction des déchets. Mais, si l’on veut atteindre le zéro déchet du secteur automobile, toutes les étapes, de la production à l’APV en passant par les showrooms, doivent être impliquées.

 

Crédit photo : PIRO4D on Pixabay

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